Jeudi, avril 7, 2016
Les calcaires de Champigny constituent la principale ressource en granulats calcaires d'Ile de France. 120 tonnes sont nécessaires pour construire un logement, entre 2000 et 4000 pour un lycée ou un hôpital et même 10 000 tonnes par kilomètre de route départementale (accotements compris) ou de voie ferrée. Les carrières sont situées à des endroits où la nappe affleure. Ce qui implique que l'extraction des calcaires peut mettre en péril la ressource en eau qu'ils abritent.

L'exploitation des calcaires de Champigny comme ressource de granulats est concentrée sur les communes de Jouy-le-Chatel, Pécy et Vaudoy-en-Brie, secteur du bassin versant de la Visandre où les calcaires (et donc la nappe qu'ils contiennent) sont à quelques mètres de profondeur. Ce secteur vulnérable de la nappe est en amont de captages stratégiques pour l'approvisionnement en eau potable.

 

 

 

 

Cette activité industrielle a un double impact sur la nappe : au moment de l'exploitation et quand il faut remblayer les excavations. 4 carriers du périmètre d'AQUI' Brie sont autorisés à remblayer avec des déchets de chantier inertes.

 

 

 

 

 

 

 

 

AQUI' Brie est sollicitée depuis 2005 par le Conseil départemental de Seine et marne afin de rendre des avis sur les projets d'extension des carrières de Pécy.

 

L'exploitation, source de pollution potentielle

  • Les calcaires de Brie sont exploités à ciel ouvert, dans des carrières en eau. C'est pourquoi il est souvent nécessaire de faire baisser le niveau de la nappe pour les exploiter. Il est alors impératif que le rabattement de la nappe n'influence pas le niveau des captages d'eau potable les plus proches.
  • De plus les engins d'extraction en front de taille peuvent engendrer des pollutions accidentelles, notamment par les hydrocarbures.
  • Les eaux pluviales, eaux de lavage des matériaux et des engins et les eaux de drainage agricole sont des eaux souillées et ruissellent sur le site d'une carrière. Elles représentent une source potentielle de pollution.
  • Une carrière s'accompagne toujours d'un plan d'eau relictuel qui constitue un point d'entrée préférentiel pour toute pollution diffuse ou accidentelle dans la nappe.

 

L'exploitation des matériaux relève du régime des ICPE (Installations Classées pour la Protection de l'Environnement). Elle est soumise à autorisation préfectorale, après enquête publique et validation de la commission départementale de la nature du paysage et des sites (CNDPS).

Un schéma départemental des Carrières de Seine-et-Marne régit les exploitations des calcaires sur le département. Le schéma en cours est pour la durée 2014-2020.

 

Après l'exploitation, les remblais

  • Après son exploitation une carrière devient une fenêtre ouverte sur la nappe.
  • Le lessivage des sols reconstitués au travers de remblais de mauvaise qualité peut contaminer la nappe.
  • Une mauvaise évaluation de la cote des terrains réaménagés par rapport aux plus hautes eaux de la nappe favorise le risque d'inondation des terrains, pouvant ainsi court-circuiter la gestion des eaux circulant sur le site et les drainer directement vers les rus et la nappe.

 

L'exemple de la carrière de Pécy

 

 

 

L'exploitation de la carrière de Pécy est prévue pour 20 ans.

Elle se déroule en 3 étapes successives :

 

 

 

 

 

 

1- Le décapage et la conservation des terres végétales et des stériles : limons et niveaux géologiques non exploités

2- L'extraction des calcaires de Champigny et leur transformation en granulats après concassage et éventuellement lavage des matériaux

3- La réhabilitation du site au fur et à mesure de l'avancement de l'exploitation. Le site est remblayé avec les stériles d'origine complétés par des matériaux extérieurs. Le sol est ainsi reconstitué aveant d'être restitué. Il restera malgré tout un plan d'eau.

En 2029, la carrière de Pécy laissera place à une zone humide d'une quinzaine d'hectares environ et une zone agricole d'environ 60 ha.